Aide aux personnes vulnérables: «échec systémique de l’Ontario» (TFO)

août 24, 2016

24 août 2016

TORONTO – L’Ombudsman de l’Ontario, Paul Dubé, estime que l’Ontario a échoué dans sa quête d’aider les personnes vulnérables atteintes de déficience intellectuelle. Dans un rapport spécial qu’il a déposé, le mercredi 24 août à Queen’s Park, il recommande une refonte complète du système qui doit leur venir en aide.

TFO
le 24 août 2016

TORONTO – L’Ombudsman de l’Ontario, Paul Dubé, estime que l’Ontario a échoué dans sa quête d’aider les personnes vulnérables atteintes de déficience intellectuelle. Dans un rapport spécial qu’il a déposé, le mercredi 24 août à Queen’s Park, il recommande une refonte complète du système qui doit leur venir en aide.

«On sait maintenant que le modèle des soins institutionnels pour les personnes ayant une déficience intellectuelle, qui a prévalu dans cette province pendant plus d’un siècle, était un échec», conclut dans son rapport l’Ombudsman de l’Ontario.

Mais le problème est loin d’être réglé, insiste-t-il. Paul Dubé affirme que la demande en matière de santé mentale «surpasse de loin» l’offre. Des milliers de personnes végètent sur des listes d’attente, révèle-t-il.

L’Ombudsman affirme que de nombreuses personnes en détresse sont envoyés à l’hôpital pour ensuite être renvoyées chez elles, puis revenir dans le système hospitalier jusqu’à ce que leur état s’aggrave. Un cercle vicieux qui peut avoir des conséquences dramatiques, alors qu’ils sont bien souvent laissés à eux-mêmes.

Plusieurs citoyens en détresse se ramassent aussi sur de longues périodes dans les hôpitaux ontariens, qui n’ont pourtant pas les ressources pour offrir de tels services. Les établissements de longues durées héritent aussi de cas lourds, alors qu’ils ne sont pas pourvus des outils pour leur venir en aide, dénonce l’Ombudsman.

«L’incarcération des adultes ayant une déficience intellectuelle est aussi devenue une option sans faille se substituant aux placements en logements supervisés et sécuritaires», peut-on aussi lire dans son rapport.

Interrogé par #ONfr sur le sort particulier des francophones de la province, M. Dubé a admis qu’ils se retrouvent souvent en situation bien plus précaire. Il est nécessaire d’avoir plus de ressources d’aide dans les régions éloignées, dit-il. L’Ombudsman insiste notamment sur l’importance des «navigateurs» qui permettent aux francophones de naviguer le système, majoritairement Anglophone.

Le gouvernement a le devoir d’agir, tranche Paul Dubé. «On dit souvent que les sociétés sont jugées selon la manière dont elles traitent leurs membres les plus vulnérables. Le temps est venu de ne plus simplement présenter des excuses», dit-il.

L’enquête menée depuis novembre 2012 s’est penchée sur des milliers de cas pour tirer ces conclusions. Plus de 200 familles ont été rencontrées par l’Équipe d’intervention spéciale et 25000 documents ont été analysés.

La Dre Helena Jaczek, ministre des Services sociaux et communautaires, a réagi au rapport. Elle accepte et qu’on appliquer l’ensemble des recommandations de Paul Dubé. Elle lui présentera notamment un rapport tous les six mois sur l’évolution de la situation.

«Bien que nous réalisions que le chemin qu’il nous reste encore à parcourir est long, nous avons également accompli des progrès considérables depuis le début de l’enquête de l’Ombudsman, il y a de cela presque quatre ans», dit-elle.

La ministre a rappelé qu’en 2014, le gouvernement a consenti à un investissement sans précédent de 810 millions de dollars sur trois ans pour élargir les soutiens aux adultes ayant une déficience intellectuelle. Au terme de sa conférence de presse, la Dre Jaczek a été à la rencontre de personnes touchées par ces questions, qu’il s’agisse de personnes avec des troubles mentaux ou leurs proches. Elle s’est dite touchée par les conclusions du rapport et compte participer à l’amélioration de leur qualité de vie.

L’Ontario a présenté en 2013 des excuses aux ex-résidents de centres pour déficients intellectuels pour les souffrance des personnes qui ont été victimes de maltraitance et de négligence.